Une multitude de facteurs influencent la libido, une partie est hormonale alors que l’autre dépend du contexte. Les hormones impactent naturellement la libido, car leur objectif est de préparer le corps à la procréation. Comprendre les fluctuations de désir à travers son cycle menstruel offre une grille de lecture qui permet de mieux communiquer avec son ou sa partenaire. C’est aussi l’occasion de défoncer le tabou autour d’une libido qui se doit d’être toujours au top.
ℹ️ Les informations de cet article sont à visée éducative. Elles ne remplacent pas un avis médical. En cas de trouble hormonal, de baisse prolongée de libido ou de question sur votre santé sexuelle, consultez un·e professionnel·le de santé.
L’impact des hormones sur la sexualité
Les trois hormones principales qui agissent sur notre cycle sont les œstrogènes, la testostérone et la progestérone. Hé oui, la testostérone n’est pas uniquement réservée au sexe masculin ! 💪
Les œstrogènes interviennent à la fois sur la glaire cervicale (aussi appelée « pertes blanches »), sur la texture et la température du col de l’utérus et sur la régénérescence de la muqueuse utérine.
La progestérone agit pour refermer le col de l’utérus, empêcher une nouvelle ovulation et créer un environnement douillet si l'on est enceinte.
Enfin, la testostérone est responsable du conditionnement de la libido, elle déclenche plus de désir à l’approche de l’ovulation.
→ Une étude publiée dans Nature Reviews Endocrinology (2013) montre que la testostérone joue un rôle central dans l’activation du désir chez les femmes, notamment en période d’ovulation.
🔗 DOI : 10.1038/nrendo.2013.73
Ces hormones jouent également un rôle clé dans la lubrification et facilitent donc grandement le plaisir lors des rapports sexuels.💦
Lors d’une transition, la prise de traitement hormonal anti-androgénique ou anti-œstrogénique a d’ailleurs une influence directe sur la fluctuation du désir.
→ Selon l’INSERM, les œstrogènes, la progestérone et la testostérone influencent non seulement la reproduction mais aussi l'humeur, la motivation et le désir sexuel.
🔗 INSERM – Hormones sexuelles et comportement
L’évolution de la libido au fil des phases du cycle
Les règles
D’après une étude réalisée en 2003 par l’Association of Reproductive Health Professionals, 62% des femmes interrogées observent un pic de libido au cours des règles. Au premier abord, cela peut paraître étrange, car le corps n’est plus partant pour accueillir un fœtus.
Pourtant, le taux de testostérone s’intensifie petit à petit. Selon de récentes recherches, cette hormone serait en grande partie responsable de la hausse de la libido durant les périodes menstruelles. ⚡ Cette augmentation influence l’énergie sexuelle et l’envie revient après la phase post-ovulatoire.
À l’inverse, certain.e.s ont une libido au ras des pâquerettes à cause des symptômes physiques et physiologiques des menstruations. L’humeur est instable, le bas du dos tire et l’utérus est en mode autodestruction. Mais saviez-vous que la masturbation et les rapports pendant les menstruations ont un effet carrément bénéfique sur ces symptômes ? On vous dit tout dans cet article sur les bienfaits du plaisir durant les règles.
→ D’après le Dr Lori Brotto, sexologue clinicienne et chercheuse à l’université de Colombie-Britannique : “La libido féminine est sensible aux variations hormonales, mais aussi à l’environnement émotionnel et relationnel. Il faut envisager le désir dans sa globalité.”
🔗 Brotto Lab – UBC Sexual Health Research
La phase folliculaire
C’est durant cette phase que l’on se sent lea plus séduisant.e et plus confiant.e. Le corps se prépare à l’ovulation et le désir sexuel augmente. 🔥🔥
Le taux d’œstrogène augmente ce qui épaissit l'endomètre, l'envie de rapports sexuels commence à se faire sentir.
L’ovulation
Quelques jours avant la phase ovulatoire, on observe un pic d’œstrogènes et de testostérones chez les femmes. À cette période, le corps donne tout ce qu’il a pour vous donner une envie brûlante de faire l’amour.
Prévenez votre partenaire ou préparez-vous une séance de plaisir solo, c’est le moment idéal pour laisser toute votre énergie sexuelle s’exprimer !
La phase lutéale
La progestérone continue d’augmenter durant cette phase. Elle prépare l’utérus et l’endomètre à la nidation d’un ovule fécondé. Si l’on ne tombe pas enceinte, l’hormone baisse les bras jusqu’au cycle suivant.
Au cours de cette période, la libido des femmes a tendance à baisser surtout si l’on souffre du syndrome prémenstruel (SPM) ou de troubles dysphoriques. L’hypersensibilité, les douleurs et le stress impactent de plein fouet la vie sexuelle et invitent souvent au repos.
Suivre son cycle pour mieux comprendre son désir sexuel
Les phases décrites dans cet article ne sont qu’indicatives et ne sont en aucun cas la norme. Chaque personne réglée possède son cycle menstruel et ses propres fluctuations de désir en fonction des femmes. C’est pourquoi étudier les différentes phases et prendre des notes sur plusieurs cycles est important.
🔍 En observant votre cycle, vous apprendrez à déceler les changements d’humeur et de libido et pourrez ainsi être plus en phase avec vous-mêmes. Il existe une multitude d’applications telles que Clue ou Flo pour faire son suivi de cycles. Vous pouvez également la jouer old school avec un carnet dédié que vous remplissez chaque jour les différents effets observés, mais toujours avec acceptation et amour.
Rassemblez les données suivantes pour avoir une meilleure compréhension et acceptation du fonctionnement de votre corps.
- humeur générale
- symptômes physiques
- niveau de désir
- si rapport sexuel, notez votre appréciation
Le lien entre cycle menstruel et libido est très étroit. Le comprendre et s’observer permet d’être au plus proche de sa santé, mais aussi d’apprendre à s’accepter chaque jour un peu plus. D'autres facteurs influencent le désir tel que le niveau de stress, la confiance en soi ou encore la contraception. On vous le rappelle, il n’y a pas de règles ni de normes lorsque l’on parle de sexualité. La seule chose qui compte vraiment est d’être à l’aise et de prendre du plaisir sans compromis. 💕
🩺 En cas de symptômes hormonaux marqués ou de baisse prolongée de libido
Si vous ressentez une baisse de désir persistante, un inconfort hormonal, ou un impact notable sur votre bien-être sexuel, n’hésitez pas à en parler à un·e médecin ou sexologue.
📌 Pour aller plus loin :
🔗 Ameli.fr – Troubles hormonaux, santé sexuelle
🔗 Annuaire des sexologues – sexologues-france.org
En résumé, comprendre l’impact de nos hormones sur notre libido, c’est apprendre à s’écouter, à mieux vivre son cycle et à se réconcilier avec ses fluctuations. Il n’y a pas de norme, pas de ligne droite — juste des vagues à apprivoiser avec bienveillance. Suivre son désir, le questionner, l’accepter ou le cultiver, c’est déjà une forme d’amour de soi. Et ça, c’est Puissante. 💗