Périménopause : symptômes, traitements et conseils

Le petit calendrier de la ménopause

Périménopause, ménopause, préménopause… c’est quoi la différence ? On a mis notre nez dans des études scientifiques pour vous dresser un petit calendrier des grandes étapes qui encadrent la ménopause.

Pour faire simple, la périménopause (ou préménopause, c’est pareil) est la période qui précède la ménopause. Elle peut durer 2 ans, 4 ans ou plus longtemps encore.

L’étude Seattle Midlife Women’s Health Journey menée par les professeures et soins infirmiers Nancy Fugate Woods et Ellen Sullivan Mitchell révèle que la périménopause s’installe progressivement et peut être décomposée par tranche de 3 ans en moyenne. On note le début de périménopause dès l’apparition d’un retard significatif des règles (1 semaine). 

Étape 1 : Les premiers signes qui font mouche  

Pour savoir si vous entrez en préménopause, observez surtout la régularité de vos cycles. Dans un premier temps, ils deviennent plus courts car votre taux de progestérone chute. Cette première étape peut durer jusqu’à 5 ans et commence parfois dès la fin de la trentaine.

Étape 2 : La périménopause entre dans la place 

Dans un second temps, vous entrez en périménopause. Vos taux d’œstrogènes chutent à leur tour et vos cycles sont de plus en plus longs, vous avez moins souvent vos règles (ça, c’est cool). La périménopause dure en moyenne 3 ans.

Étape 3 : La reine ménopause est là 

Finally, vous entrez en ménopause. Vous êtes officiellement ménopausée 1 an après votre dernier cycle menstruel. Pour info, l’âge moyen de la ménopause en France est de 51 ans (rapport de la mission parlementaire sur la ménopause, 2025).

On rappelle tout de même qu’il existe autant de femmes que de ménopauses. Chacune vit différemment ces étapes. 

Pour certaines, la périménopause s’accompagne de tout un tas de symptômes désagréables. Pour d’autres, la quarantaine est un long fleuve tranquille et les premiers signes n’apparaissent qu’à 50 ans.

Quelle que soit votre situation, soyez à l’écoute de votre corps car il a plein de choses à vous apprendre et il sait exactement ce dont vous avez besoin.

Comment savoir si vous êtes en périménopause ?

La périménopause ne fait pas irruption soudainement dans votre vie. Elle avance à tâtons et se dévoile petit à petit. 

Elle est jalonnée de 2 événements clés : la chute de la progestérone dans les premières années, puis la chute d’œstrogènes avant l’entrée en ménopause.

Voici quelques symptômes qui peuvent vous aider à vous repérer :

1. chute de progestérone

• Cycles irréguliers et plus courts (vous continuez tout de même d’ovuler, donc vous restez fertile) ;

• Un syndrome prémenstruel plus marqué avec une grande irritabilité, des douleurs utérines, des maux de tête ;

• Des troubles de l’humeur avec des difficultés d’endormissement ou des réveils nocturnes.

2. chute d’œstrogènes

• L’ovulation se fait plus rare donc vos cycles sont plus longs ;

• Apparition des premiers symptômes de la ménopause comme des troubles de la libido ou des bouffées de chaleur. 

 

Si vous avez l’occasion de faire un bilan hormonal pendant votre périménopause, vous observerez un taux de FSH élevé. Votre cerveau travaille dur pour produire cette hormone en grande quantité et compenser la perte d’œstrogènes. Lorsqu’il arrête de travailler et rend son tablier, vous êtes en ménopause. 

Petit rappel essentiel : les symptômes de la périménopause sont des motifs complètement valables pour consulter un professionnel de santé. Il répondra à vos questions et sera en mesure de vous rassurer. 

Non, vous n’êtes pas malade mais vous entrez dans une nouvelle étape de vie. Mieux vous serez informée, plus la transition sera douce. 

Périménopause : quelques cas particuliers

Pour vous aider à comprendre la périménopause, on vous parle de moyenne et on vous explique les grandes lignes. Mais il est important d’avoir en tête quelques cas particuliers. 

Le but ? Comprendre comment fonctionne le corps des femmes et apprendre à repérer les premiers signes chez vous ou chez vos amies.

Voici 3 cas à connaître :

1.    La ménopause précoce ou IOP (Insuffisance Ovarienne Prématurée) se caractérise par un arrêt définitif des règles avant l’âge de 40 ans. Cela concerne 1 à 2% des femmes, selon les dernières recherches menées par l’INSERM. 

2.    L’endométriose est une pathologie gynécologique de plus en plus médiatisée (et c’est tant mieux). Concrètement, des fragments de muqueuse utérine (endomètre) se situent en dehors de l’utérus.  Les menstruations sont en général plus douloureuses, plus longues et plus abondantes. 

3.    Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) impacte énormément le système hormonal. De petits follicules immatures s’accumulent autour des ovaires et produisent une quantité excessive d’androgènes (hormones mâles). Avant même la périménopause, les cycles sont déjà très irréguliers, voire inexistants.

Pour ces cas de figure (et tant d’autres encore), le schéma de la périménopause est plus complexe. Un suivi de proximité est essentiel pour comprendre ses symptômes et bénéficier d’une prise en charge personnalisée. 

Être incollable sur la périménopause

Comment votre corps se prépare à la ménopause

Maintenant que vous avez compris ce qui se joue au niveau hormonal, voyons ce qui se passe au niveau du corps.

On vous fait un petit récap des changements physiques qui s’opèrent généralement pendant la préménopause :

• Une prise de poids inexpliquée ;

• Une sécheresse vaginale pendant les rapports et en dehors ;

• Un changement de la peau (plus relâchée et plus fine) ;

• Une plus grande exposition aux maladies cardio-vasculaires et ostéo-articulaires (comme l’ostéoporose).

Comme vos cycles sont irréguliers, la périménopause influence aussi votre capacité à concevoir. 

Petit warning : même si vous êtes moins fertile, vous pouvez toujours tomber enceinte en période de préménopause. Si vous ne souhaitez pas (ou plus) avoir de bambin, pensez à choisir une méthode de contraception.  

Dans cette phase de périménopause où vos cycles sont un peu anarchiques, la symptothermie est TOP pour comprendre où en est votre corps. 

Cette méthode repose sur l’analyse quotidienne de 3 éléments : température du corps, position du col de l’utérus et aspect de la glaire cervicale pour savoir exactement où vous en êtes dans votre cycle. C’est naturel et c’est hyper fiable !

Une sexualité épanouie en périménopause, c’est possible ?

La réponse est OUI ! 

Certes, les changements hormonaux impactent votre corps et titillent votre désir mais cela ne veut pas dire que votre libido doit prendre la poussière. Bien au contraire !

Nous, on voit plutôt la périménopause comme une occasion en or d’entrer dans une nouvelle era de votre sexualité. C’est le moment d’explorer de nouvelles choses et d’apprendre à faire l’amour différemment, de façon tout aussi sensuelle mais avec de nouveaux codes.

N’oubliez pas que les hommes aussi doivent composer avec de nouveaux schémas hormonaux à partir de la cinquantaine. Si vous avez un partenaire, le chemin vers l’orgasme se fait donc à deux ! 

Périménopause : pourquoi certaines femmes sont-elles déprimées ?

Comment expliquer le lien entre périménopause et santé mentale ? 

C’est encore et toujours la faute des hormones. La progestérone a des vertus apaisantes et relaxantes. Lorsque son niveau chute, vous pouvez vous sentir plus facilement irritable ou anxieuse.

Selon la neuroscientifique italo-américaine Lisa Mosconi, les hormones sont au cerveau ce que “le carburant est à une voiture.” Les modifications hormonales sont à la fois responsables des modifications physiques et du trouble psychique qui peut s’installer pendant cette période (étude Women’s Brain Initiative). 

Au-delà de cet argument très clinique, la préménopause est un cap difficile car qui dit ménopause, dit arrêt de la fertilité. 

Depuis que vous êtes ado, vous êtes habituée à avoir vos règles tous les mois, vous avez peut-être eu des enfants puis galéré à trouver LA bonne méthode de contraception… Et puis progressivement, cette charge mentale n’est plus.  

Bien sûr, nous avons toutes un parcours différent, mais certaines femmes ressentent le besoin de faire le deuil de cette faculté de donner la vie. Pire encore, elles ont honte de ne plus pouvoir concevoir. 

C’est pour cela que la ménopause est encore si taboue : 48% des femmes considèrent qu’il est difficile de parler de ce sujet (rapport 2025 de la mission parlementaire sur la ménopause).

Et si on changeait de prisme sur la ménopause ? Vous êtes dans la fleur de l’âge, encore active, libérée des tampons, cups menstruelles et implants contraceptifs. Il est temps de penser à vous, de prendre soin de votre corps et de remettre le focus sur votre féminité.

Faire corps avec la périménopause : traitements et hygiène de vie

Les petites habitudes qui changent la vie

Pour rester en forme pendant la périménopause, voici quelques petits ajustements du quotidien :

1. Faire du muscle réduit le risque de maladies cardio-vasculaires et ostéo-articulaires pendant la ménopause. Musculation, pilates, natation, course à pied… Plus tôt vous vous y mettez, mieux c’est !

2. Se complémenter permet d’adoucir certains inconforts induits par la chute d’hormones. Il existe bien sûr certains traitements à base d’hormones de synthèse mais seulement 6% des femmes se sont laissées tenter (rapport 2023 de l’INSERM).

3. Revoir son alimentation est indispensable pour s’assurer d’avoir tous les nutriments dont vous avez besoin. Privilégiez les aliments riches en calcium (produits laitiers, légumineuses), en vitamines (légumes et fruits) et en magnésium (fruits de mer, céréales complètes, chocolat noir).

Pour bénéficier de conseils personnalisés, n’hésitez pas à consulter un professionnel de santé. 

Périménopause, et si on en parlait ?

Notre dernier conseil pour mieux vivre votre périménopause : parlez-en autour de vous. Levez le voile sur le sujet. Vos amies, votre mère, votre cousine, votre sœur… elles se posent toutes des questions et ont sans doute besoin d’être rassurées. 

Au-delà de votre entourage, n’hésitez pas à solliciter les conseils d’un pro de santé :

• Le psychologue vous offre un espace de parole sain et bienveillant pour aborder tous les sujets qui vous préoccupent. Avec votre psy, vous parlez de rapport au corps, de parentalité, de couple et de vos peurs, sans langue de bois.

• Le sexologue ou sexothérapeute vous accompagne sur le plan sexuel. Vous avez un blocage ? Vous êtes inquiète ? Vous n’avez plus de libido ? Ce praticien vous entend, répond à vos questions et vous aide à avancer, seule ou à deux. 

Et si la ménopause était un tremplin vers une nouvelle version de vous-même ? Plus épanouie, plus assumée, plus sexy, plus puissante. Restez à l’écoute de votre corps et donnez-lui ce dont il a besoin : des vitamines, de l’attention et du plaisir. C’est la recette pour une transition réussie.