Comment reconnaître les premiers symptômes de la préménopause ?
Par Lola Souris
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La ménopause est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre ces dernières années. Avec tout ce que vous avez entendu ou lu là-dessus, vous avez parfois du mal à vous y retrouver. Faut-il consulter en prévention ? Comment savoir si vous êtes en ménopause ou en préménopause ? Quelles sont les conséquences concrètes de la ménopause sur votre quotidien ?
Selon le dernier rapport de l’Inserm sur le sujet, 48 % des femmes de moins de 50 ans considèrent qu’il est encore difficile d’aborder le sujet avec un proche, un médecin ou leur conjoint.e. L’équipe Puissante vous a entendu !
Aujourd’hui, on vous aide à reconnaître les premiers symptômes de la préménopause et on vous donne quelques pistes pour les prendre en charge. Car oui, la ménopause marque l’entrée dans une nouvelle période de vie, mais non, ça ne doit pas marquer un coup d’arrêt à vos projets personnels ou professionnels.
Comment s’installe la préménopause ?
Petit rappel essentiel sur la ménopause
Avant d’aller plus loin, est-ce que vous savez vraiment ce qui se cache derrière le terme “ménopause” ?
La ménopause désigne un changement hormonal qui cible principalement les œstrogènes et la progestérone, les 2 hormones sexuelles féminines produites par les ovaires. Vous êtes officiellement ménopausée lorsque vous n’avez pas eu vos menstruations depuis 1 an.
Le processus ménopausique s’installe généralement entre 45 ans et 55 ans, pour un âge moyen de 51 ans en France (rapport ménopause de l’Inserm).
D’ailleurs, les hommes aussi ont leur propre ménopause ! On l’appelle andropause ou “déficit androgénique lié à l’âge”, mais elle n’est pas systématique et pas aussi pénible que la ménopause (ça étonne qui ?).
C’est quoi exactement la périménopause ?
La ménopause n’est pas un phénomène soudain. Vous ne vous réveillez pas un matin avec des taux d’œstrogènes et de progestérone au plancher. Fort heureusement, vous avez le temps de vous y préparer.
La ménopause est précédée d’une période appelée “périménopause”, ou “préménopause” pendant laquelle les premiers symptômes commencent à se manifester. En général, les cycles menstruels sont les premiers atteints. Dès la préménopause, ils sont irréguliers, parfois plus courts, puis de plus en plus longs jusqu’à disparaître complètement.
La préménopause peut durer quelques années : en moyenne, entre 4 et 7 ans. Chez certaines femmes, cette période est beaucoup plus longue et peut durer jusqu’à 10 ans ! Il n’est pas rare de voir apparaître les premiers signes de préménopause à la fin de la trentaine.
Pas de panique, ça ne veut pas dire que vous n’êtes plus fertile ou que votre corps va radicalement changer. Il se prépare juste à entrer dans une nouvelle tranche de vie, à son rythme.
Ménopause précoce et préménopause : comment faire la différence ?
Attention à ne pas confondre périménopause et ménopause précoce, ce n’est pas du tout la même chose. Si vous approchez de la quarantaine, que vous observez quelques symptômes de ménopause mais que vous avez toujours vos menstruations, vous êtes probablement en préménopause.
La ménopause précoce, aussi appelée “insuffisance ovarienne prématurée” (IOP), désigne l’apparition de la ménopause (la vraie de vraie) avant l’âge de 40 ans. Dans ce cas-là, vous n’avez plus vos menstruations. En cas d’IOP, les conséquences ne sont pas les mêmes et la prise en charge sera adaptée, notamment si vous souhaitez avoir un enfant.
Vous avez un doute sur votre situation ? Filez chez votre médecin ou gynécologue pour lui exposer vos symptômes.
Zoom sur les symptômes de la ménopause
La ménopause s’installe avec son florilège de symptômes liés à la chute des niveaux d’œstrogènes et de progestérone. Il existe une trentaine de symptômes (on parle parfois des 34 symptômes de la ménopause), mais concentrons-nous sur les grands axes.
Toujours selon le rapport de l’Inserm, 87 % des femmes ménopausées souffrent d’au moins un de ces symptômes.
Comment votre corps change pendant la préménopause
La préménopause et la ménopause influencent directement votre métabolisme. Certaines femmes observent des variations de poids assez importantes :
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Perte de poids : les masses graisseuses et les muscles fondent.
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Prise de poids : le corps a du mal à réguler l'absorption de certains nutriments, la prise de poids est souvent localisée sur la zone abdominale.
Chaque femme est différente, difficile de savoir à l’avance comment votre métabolisme va s’adapter à cette période.
Au-delà de l’aspect physique, la carence hormonale impacte la capacité de votre corps à se protéger des maladies et infections :
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Vous êtes plus exposée aux douleurs articulaires et musculaires et à l'ostéoporose (maladie osseuse).
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Vous êtes plus vulnérable face aux maladies cardiovasculaires.
Rassurez-vous, ce n’est pas du tout une fatalité : toutes les femmes ménopausées ne souffrent pas d'ostéoporose, loin de là ! Il est juste important de rester en éveil sur ces sujets-là et d’être attentive aux premiers signes de fragilisation : fractures, chutes, douleurs chroniques… Votre corps vous parle.
Suées nocturnes et bouffées de chaleur : les troubles vasomoteurs de la ménopause
Les bouffées de chaleur, c’est un peu LE symptôme de la ménopause dont on entend le plus parler. Et pour cause : 75 % des femmes ménopausées sont concernées (dossier ménopause, Vidal). Cerise sur le pompon : ces bouffées de chaleur s’accompagnent parfois de frissons, d’un mal de tête, de vertiges et d’une profonde fatigue.
C’est à nouveau lié à la carence en œstrogènes… Sans elles, votre corps n’arrive pas à réguler tout seul sa température et va donc activer le réflexe vasomoteur pour éliminer la chaleur.
Problème : les bouffées de chaleur peuvent arriver à n’importe quel moment, vous réveiller en pleine nuit ou vous submerger au milieu d’une réunion importante. Heureusement, il existe des solutions, on vous en parle juste après.
Le Syndrome Génito-Urinaire (SGUM) de la Ménopause : c’est quoi exactement ?
Le SGUM recoupe l’ensemble des symptômes de la préménopause et ménopause qui concernent votre zone intime, entre autres :
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La sécheresse vaginale : des sensations de brûlures ou d’irritations au niveau de la vulve. La glaire cervicale se raréfie et perd en qualité pendant la ménopause. La paroi utérine s’affine aussi progressivement, elle est moins lubrifiée et moins rebondie.
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Des douleurs pendant les rapports sexuels (dyspareunie) : causées par la sécheresse vaginale notamment.
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Des troubles urinaires plus fréquents.
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Une plus grande exposition aux infections génitales comme les mycoses ou les vulvodynies.
Tout cela affecte considérablement votre qualité de vie, le rapport que vous entretenez avec votre corps, mais aussi votre épanouissement intime. Parfois même, c’est l’équilibre du couple qui est menacé car le conjoint ou la conjointe ne comprend pas que vous ne soyez plus aussi aventureuse dans votre sexualité.
En fait, vous pouvez tout à fait l’être. Vous pouvez même être encore plus en puissance que dans votre trentaine. Le tout est d’être bien informée, bien équipée et de communiquer ouvertement sur le SGUM avec votre partenaire. La ménopause est un virage qui se négocie en douceur.
À savoir : les femmes qui souffrent d’un cancer du sein sont particulièrement exposées au syndrome génito-urinaire de la ménopause. Selon une étude menée par le collectif Seintinelles auprès de 1000 femmes, 96 % souffrent d’au moins un symptôme caractéristique du SGUM.
Conséquences de la préménopause sur votre équilibre émotionnel
Vos hormones jouent un peu à la roulette russe pendant votre périménopause et votre ménopause. Si vous faites partie des femmes qui bataillent chaque mois avec leur SPM un peu costaud ou des grosses sautes d’humeur, vous savez à quel point cela peut impacter votre équilibre émotionnel.
Dès la préménopause, vous êtes plus irritable, moins résistante au stress et à la fatigue, et pouvez souffrir de troubles du sommeil. Ajoutez à cela le sentiment de solitude et la culpabilité (absolument pas justifiée, on le précise) et vous obtenez un cocktail terrible pour votre moral.
N’hésitez pas à parler de vos émotions à votre entourage et à un professionnel de santé. Soyez complètement décomplexée sur le sujet de la ménopause : toutes les femmes passent par là. Vous n’avez rien fait de mal et vous n’êtes pas responsable de ce bad mood, votre corps entre dans une nouvelle étape et il a besoin de temps pour retrouver son équilibre.
Prendre en charge les symptômes de la (pré)ménopause : par où commencer ?
Le traitement hormonal pour la ménopause, ça fonctionne ?
Le traitement hormonal de la ménopause (THM) souffre de nombreuses idées reçues. La faute à une étude américaine publiée en 2002 par le WHI (Women Health Institute) qui tirait de très mauvaises conclusions d’une étude menée sur le traitement. L’institut rapportait une augmentation du cancer du sein et une plus grande exposition aux maladies cardiovasculaires chez les femmes traitées.
Problèmes : cette étude était réalisée dans de mauvaises conditions, sur des femmes âgées uniquement de plus de 65 ans et pour la plupart, déjà victimes de maladies cardiovasculaires. Et surtout, le traitement qui leur était proposé à l’époque par voie orale n’a rien à voir avec le THM transcutané prescrit aujourd’hui en France.
Hop ! On balaie ses idées préconçues sur le traitement hormonal de la ménopause !
À ce jour, c’est le seul traitement qui propose une approche globale des symptômes de la ménopause. Il reproduit la même action que les œstrogènes et progestérones et vient pallier la carence hormonale. Le THM vient rééquilibrer tout votre corps : le physique, le psychique, la lubrification… c’est un tout-en-un qui vaut le coup d’être considéré.
Seulement, les idées reçues ont la peau dure et les tabloïds ont fait pas mal de dégâts au moment de la publication du rapport du WHI… Aujourd’hui, seulement 6 % des femmes prennent un THM en France. Attention toutefois, il ne peut être prescrit que si vous êtes bel est bien ménopausée et sera rarement indiqué en période de préménopause. N’hésitez pas à en parler à votre médecin pour être orientée.
Les traitements symptomatiques dès la préménopause : le must pour retrouver votre confort
Au-delà du THM, il existe des traitements hormonaux à application locale pour soulager la sécheresse vaginale et les douleurs intimes. Les œstrogènes vaginaux se présentent sous différentes formes :
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en crème à appliquer directement dans le vagin plusieurs fois par semaine,
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en anneau d’estradiol à insérer dans le vagin et à changer tous les 3 mois,
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en comprimé ou en gel à insérer dans le vagin 2 fois par semaine.
Pensez aussi à investir dans un bon lubrifiant pour retrouver des moments d’intimité confortables et épanouissants.
“L’utilisation de lubrifiants, hydratants et acide hyaluronique par voie vaginale entraîne une amélioration des symptômes du SGUM et pourra être proposée pour toutes les patientes. Pour les femmes ménopausées, les œstrogènes par voie locale seront préférés à la voie orale en raison de leur innocuité et efficacité sur l’ensemble des symptômes du SGUM lors d’une utilisation à faible dose.” Syndrome génito-urinaire de la ménopause (SGUM). RPC les femmes ménopausées du CNGOF et du GEMVi, C. Hocké, M. Diaz, V. Bernard, S. Frantz, M. Lambert, C. Mathieu, M. Grellety-Cherbero
Il existe aussi des méthodes naturelles pour apaiser les autres symptômes de la préménopause. Ce sont d'excellentes solutions pour celles qui ne veulent pas tout miser sur les traitements hormonaux et souhaitent essayer une approche complémentaire. Les compléments alimentaires sont parfaits pour amorcer une prise en charge en douceur dès l'apparition des premiers symptômes et aider votre corps à se réguler.
N’hésitez pas à consulter notre article dédié aux compléments alimentaires pendant la ménopause !
Quelle hygiène de vie pendant la préménopause et la ménopause ?
Pour aborder sereinement la ménopause et apaiser vos symptômes, votre équipe médicale vous invitera aussi à adapter votre hygiène de vie. Voici quelques petits conseils pour vous y mettre :
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Côté alimentation, il est essentiel que vous ayez tous les nutriments dont votre corps a besoin. Optez pour un régime méditerranéen riche en vitamines et protéines et évitez les aliments trop épicés qui stimulent le réflexe vasomoteur (ou prévoyez une douche froide juste après si vous adorez la sauce piquante).
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On vous conseille aussi de continuer à pratiquer une activité sportive, même si vous souffrez d’ostéoporose. C’est essentiel pour entretenir la masse musculaire, stabiliser votre poids et continuer de sécréter tout plein d’hormones bénéfiques pour le moral.
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Misez sur un sommeil réparateur d’au moins 7h par nuit.
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Réduisez au maximum la consommation d’alcool et de tabac, qui viennent mettre le bazar dans votre système hormonal.
La préménopause, c’est aussi l’occasion de tester de nouvelles activités pour faire du bien à votre corps : sophrologie, méditation, yoga… Il y a plein de façons de vous mettre en mouvement en douceur.
La ménopause n’est pas soudaine, elle s’installe tout doucement dans un processus qui peut prendre plusieurs années. Soyez attentive aux premiers signes pour réagir rapidement et trouver les solutions qui vous conviennent. Votre vie active et intime ne s’arrête pas à ce moment-là, la ménopause vous offre l’occasion de vous découvrir autrement. Saisissez-la.
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