Pourquoi les sites porno ne sont-ils plus accessibles en France ?

C’est une actu qui soulève pas mal d'interrogations ces derniers mois : les principaux sites pornographiques ne sont plus accessibles librement en France. Les 17 plus gros distributeurs de contenus pour adultes voient leur accès restreints, voire carrément interdit depuis juin 2025, à la suite d’un arrêté ministériel. 

Parmi celles et ceux qui osent s’exprimer sur le sujet, on entend différents sons de cloche : “C’est pas trop tôt !” ou “C’est devenu interdit de se masturber ?” ou “ Est-ce que c’est vraiment le porno le problème ?”. Bref, le sujet fait débat. 

Pourquoi les sites pour adultes ne sont-ils plus accessibles en France ? Que penser de cette mesure, plutôt radicale ? Quelles alternatives pour prendre du plaisir en toute légalité ?
On vous aide à y voir un peu plus clair dans tout ce marasme médiatique. 

La France et le porno en chiffres 

On ne va pas faire durer le suspense très longtemps : les Français sont de très grands consommateurs de pornographie. Dans son rapport annuel publié en 2024, un géant de l’industrie pour adultes place la France au 2ème rang mondial dans le nombre de connexions mensuelles. Les Français sont plutôt efficaces, chaque connexion dure moins de 10 minutes (on est loin du slow sex et du Sensate Focus, mais bon). 

Le jour préféré des Français pour se masturber ? Le lundi, entre 21h et 2h du matin. Et les femmes ne sont pas en reste ! Elles représentent 38 % des consommateur.rices de pornographie à l’échelle mondiale. 
(l’autorité publique de régulation de la communication audiovisuelle) a promulgué une loi le 30 juillet 2020, interdisant formellement l’accès aux sites pour adultes par les mineurs.  

Cette décision s'inscrit dans la continuité de la lutte du gouvernement contre les violences conjugales. Le lien ? Les sites pour adultes proposent un très large panel de contenus, dont certains sont particulièrement violents. La sexualité y est souvent représentée de manière caricaturale : rapports de pouvoir exacerbés, consentement bancal voire carrément absent, surenchère de pratiques extrêmes…

Tout cela fait de gros dégâts sur nos adolescentes et nos adolescents, dans une période où ils se posent encore mille et une questions sur leur corps, leur sexualité, leur genre, leurs rapports aux autres… Et malgré l’abondance de vidéos problématiques, le nombre de mineurs qui visitent les sites porno est en hausse de 36 % ces 5 dernières années. 

Sites pour adultes : pourquoi ne sont-ils plus accessibles en France ? 

Quels sont les dangers de la pornographie sur nos ados ?   

Si vous avez déjà fait un tour sur un site pour adultes, vous savez qu’il est très facile d’y accéder, quel que soit votre âge. Il vous suffit de cliquer sur le bouton “j’ai plus de 18 ans” pour tomber sur un large panel de contenus, du plus fort au plus exotique, voire carrément dérangeant. 

Attention, encore une fois, on ne blâme pas le porno ! C’est un super média pour stimuler votre libido et explorer vos fantasmes… tant que vous êtes majeure et faites preuve d’un peu de sens critique. 

Le problème, c’est que plus de 2 millions de mineurs visitent chaque mois ces sites en France. Non seulement ils ne sont pas forcément prêt.es à être confronté à des contenus extrêmes, mais certains ados se servent du porno comme un support pédagogique. Et ça, ça fait de gros dégâts dans leur intimité et dans la société. 

Plusieurs leviers permettraient de les préserver : mettre en place un VRAI programme d’éducation sexuelle à l’école, et bien sûr, restreindre leur accès aux sites les plus explicites. 

Porno : une bataille juridique de longue haleine pour protéger les mineurs 

Après plusieurs mois d’une bataille juridique et administrative dont on vous épargne les détails, le gouvernement a offert 2 choix aux sites pour adultes : 

• Ajouter des mesures de sécurité et de vérification strictes en France pour bloquer l’accès aux mineurs (vérification de la carte d’identité par exemple).

• En cas de refus, suspendre complètement la diffusion de leurs contenus dans l’hexagone. 

Vous devinez la suite. Dans un communiqué de presse officiel en date du 15 juillet 2025, Clara Chappaz, la ministre déléguée chargée de l’IA et du Numérique se félicite de cette mesure : “protéger nos enfants n’attendra pas.” 

Aujourd’hui, le gouvernement attend de vraies mesures de vérification de l’âge et de restriction des sites pornographiques aux mineurs. Sans cela, ces plateformes ne sont pas rétablies sur le territoire et s’exposent aussi à des sanctions financières de l’Arcom. 

Les Etats-Unis, plus gros consommateur de pornographie, a d’ailleurs adopté une loi similaire dans la foulée pour imposer des mesures de contrôle supplémentaires.  

Quelles autres mesures pour protéger les enfants des contenus pour adultes ?

Vous connaissez nos jeunes : certains sont de vrais pontes de l’informatique et ont déjà trouvé un moyen (plus ou moins légal) de contourner les restrictions gouvernementales. Si vous souhaitez protéger un.e mineur.e de votre entourage, voici quelques solutions : 

• Le bon vieux contrôle parental que vous pouvez bien sûr personnaliser selon l’âge de l’enfant (sites filtrés, horaires de connexion, applications limitées…) . 

• Depuis le téléphone de l’ado, vous pouvez aussi filtrer les sites auxquels il ou elle a le droit d’accéder (un genre de contrôle parental intégré à l’appareil). 

• Utiliser des navigateurs sécurisés qui restreignent automatiquement l’accès à certains sites (et en bonus, sont aussi plus respectueux de l’environnement)

• Communiquer : rien de mieux qu’une bonne conversation sur le consentement pour mettre en garde sur l’industrie du porno. On vous l’accorde, ce n’est pas forcément la discussion la plus facile à amorcer, mais elle est indispensable pour éveiller les ados. Ils ont aussi besoin de comprendre pourquoi vous restreignez leur accès aux contenus pour adultes : un ado qui ne comprend pas l’utilité d’une règle n’y adhérera pas. 

Limiter l’accès aux sites porno n’est pas une restriction punitive : c’est une mesure de protection et d’éducation. 

Se faire du bien sans sites porno : c’est possible ?  

Le porno éthique, ça existe ?  

Oui ! Si vous (et/ou votre partenaire) avez tout de même envie de consommer du contenu porno, tournez-vous vers les productions féministes et éthiques. 

C’est quoi la différence avec du porno classique ? 

• Le consentement est respecté et validé pour chaque scène. 

• On s'extrait du mal gaze (regard masculin) pour laisser plus de place au plaisir féminin. 

• On s’émancipe aussi de tous les standards associés au porno mainstream (femmes épilées, scènes surjouées, rapports violents) pour proposer du contenu plus fidèle à la réalité.

• Les acteur.rices et prestataires sont mieux rémunérés, ce qui crée un cercle vertueux.  

Les productrices et producteurs de porno féministe s’entourent souvent d’un.e ou plusieurs coordinateur.rices d’intimité. Ils sont présents sur le plateau de tournage pour s’assurer qu’aucune scène ou pratique n’est réalisée sans consentement explicite de tou.tes les acteur.rices. 

“ La coordinatrice d’intimité est une personne multidisciplinaire qui accompagne la mise en scène et les interprètes dans la création des scènes intimes (comme la nudité, la sexualité simulée, des violences sexuelles, ou de manière plus large tout ce qui implique un contenu exposé ou intime…). Il ne s’agit pas de censurer ou d’être une sorte de police des bonnes mœurs, mais de s’assurer que les interprètes se sentent en sécurité en ayant pu exprimer leurs limites et donner clairement leur consentement tout au long du processus créatif.” Monia Aït El, coordinatrice d'intimité

Si vous savez où trouver du contenu éthique, penchez-vous sur les réalisations de 2 personnalités qu’on adore chez Puissante : 

1. Ovidie : Autrice, écrivaine, réalisatrice, journaliste et comédienne engagée, elle a réalisé de très beaux porno féministes et documentaires sur le sujet. Elle se décrit elle-même comme une féministe “pro-sex” : on adore. 

2. Ben Névert : Podcasteur et influenceur sans tabou, il est connu pour ses prises de positions féministes et son authenticité. En collaboration avec Dorcel, il réalise son premier porno éthique en 2023, toujours dispo en ligne.  

L’audio érotique est en vogue 

Vous avez déjà envisagé l’audio érotique ? Si vous pensez que les sons ne sont pas assez puissants pour vous stimuler, détrompez-vous. Les audios érotiques activent votre imaginaire et donnent toute leur place à vos sensations et vos ressentis. 

Comme la vue n’est pas stimulée, vos autres sens sont complètement déployés et mis au service de votre plaisir. Essayez l’audio érotique une fois et vous ne pourrez plus vous en passer. 

Il existe déjà une dizaine de plateformes qui proposent des supers contenus pour tous les goûts : Voxx, Femtasy et Colette se Confesse, entre autres !

Les romans érotiques : par où commencer ? 

Ne sous-estimez pas le pouvoir des romans érotiques. Un bon livre crée le rendez-vous parfait entre vos fantasmes, votre libido et un scénario brûlant. 

Pour commencer en douceur, vous pouvez lire la célèbre Chronique des Bridgerton, certains passages sont assez épicés ! Vous pouvez ensuite vous aventurer vers l’indémmodable 50 Shades of Grey et finir par 21 jours par semaine, un roman bien plus cru qui explore la sexualité par le prisme du polyamour. 

Allumez une lumière tamisée, équipez-vous de votre meilleur vibro et laissez-vous surprendre par le pouvoir de votre imaginaire. Promis, vous passerez une soirée mémorable. 

Vous êtes à jour sur l’actu du porno en France ! 

Les films pour adultes restent d’excellentes ressources pour explorer vos fantasmes et stimuler votre libido. Si vous êtes adepte, ne faites pas l’économie de votre sens critique. Vous pensez justement intégrer ces contenus dans votre couple ? On vous explique comment faire dans notre article dédié. 

Loin de nous l’idée de diaboliser le porno. On vous le dit souvent chez Puissante : il n’y a pas de mal à se faire du bien. Le problème, c’est que lorsqu’on regarde d’un peu plus près les profils des consommateur.rices, on se rend compte qu’un bon nombre d’entre eux sont mineur.es. 
Dès l’âge de 12 ans, près d’un garçon sur deux se rend sur ces sites au moins une fois par mois. On passe à ⅔ des garçons à partir de 16 ans. Et ça, ce n’est pas légal. L’Arcom